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VIRTUALISATION

Publié le par patrick

Virtualisation : Citrix et Microsoft à l'assaut de VMware

Citrix, Microsoft et l'open source resserrent leur étau autour de VMware. Les challengers comblent leur retard fonctionnel, tout en tissant leur toile au plan stratégique, à coup de rachats et d'alliances.

1. Virtualisation complète contre para-virtualisation

Pour comparer les produits, il faut distinguer trois technologies - virtualisation complète, para-virtualisation et isolation. En virtualisation complète - formule adoptée par Microsoft et VMware - un hyperviseur héberge des machines virtuelles qui se comportent comme des serveurs réels. Toutes leurs ressources, y compris réseau, sont en effet virtualisées. La souplesse est totale mais la mise en correspondance avec la couche physique (on parle de "mapping") génère une perte de performances de 5 à 15 %. La para-virtualisation, adoptée par Xen, se distingue par un hyperviseur qui n'est pas complètement isolé du matériel. Le mapping avec certaines ressources physiques, comme les cartes réseaux, est en effet direct.  

"Cela peut poser des difficultés lorsque l'on veut reproduire à l'identique un environnement de production existant mais les performances s'en trouvent améliorées",  La technologie dite d'isolation est à part : une seule instance de l'OS est partagée par des applications installées dans des conteneurs dans lesquels elles ont notamment leur propre adresse IP. Ainsi fonctionne OpenVZ (repris par SWsoft) et Linux-VServer. "Ce dernier se révèle simple à utiliser et performant mais n'implémente pas toutes les couches réseau et reste limité à Linux.

2.Fonctionnalités avancées : VMware grignoté

Les outils se différencient également par des fonctions comme la migration de machines virtuelles à chaud, manuelle ou automatique (VMotion et HA chez VMware), la conversion de machines physiques en machines virtuelles (P2V), le support des SAN ou les outils d'allocation des ressources et de supervision. Sur tous ces points, VMware semblait sans concurrence mais XenSource a beaucoup progressé, notamment avec XenMotion et Xen Ressource Pool (équivalents des VMotion et VMware HA), ainsi qu'avec le support du iSCSI. Microsoft vient pour sa part d'annoncer System Center Virtual Machine Manager, outil d'administration qui intègre notamment des fonctions comparables à P2V et VMotion.

3. Stratégie : Citrix et Microsoft défient VMware

La bataille fait également rage au plan stratégique. En rachetant XenSource, Citrix met ainsi la main sur XenEnterprise, un outil basé sur Xen, un hyperviseur en open source très réputé dont les plus gros contributeurs se nomment Novell, Red Hat, AMD ou Intel. Mais alors que Xen doit être installé sur un système hôte, XenEnterprise intègre son propre noyau Linux. Cela lui permet, à l'instar de VMware Virtual Infrastructure, de reposer directement sur la plate-forme matérielle, la seule formule adaptée aux environnements de production. Citrix joue en outre sur l'effet de gamme. "Déjà présents sur la virtualisation d'applications et de présentation, ainsi que sur le streaming d'OS, nous couvrons désormais la virtualisation de systèmes. Or, tous ces domaines sont complémentaires et peuvent être associés". L'offre de Microsoft couvre pratiquement le même spectre, à l'exception du streaming d'OS. Mais on attend surtout l'annonce de Viridian, l'hyperviseur qui arrivera avec Windows 2008.  

"D'une taille très réduite, il intègrera son propre micro-noyau ce qui lui permettra de se passer de Windows pour héberger des machines virtuelles Windows ou Linux",  adoptera donc la même architecture que XenEnterprise et VMware Infrastructure. Parallèlement, Citrix fait alliance avec Microsoft en projetant d'assurer la compatibilité directe entre leurs produits, notamment au niveau des formats de machines virtuelles et des outils d'administration. Les éditeurs devront également se mesurer au monde open source. Une nouvelle concurrence pourrait ainsi venir de KVM (Kernel-based Virtual Machine), un hyperviseur encore très frustre mais qui a le mérite d'être désormais intégré au noyau Linux.

 

 


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